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bareauantonin

Les attentes et l'évolution

Dernière mise à jour : 12 nov. 2023


Illustration humouristique sur les attentes
Attendre...

Attendre vient du latin attendere « tendre vers, être attentif à, porter son attention sur ». Il me semble que l’on pourrait ajouter « quelque chose, quelqu’un ou un événement se situant dans le futur ». En effet, on ne peut pas vraiment attendre quelque chose du passé et, si l’attente se situe dans un présent, l’objet de l’attente n’est, par définition, jamais actualisé. Un des sens d’ « attente » pourrait donc être « l’action de porter son attention sur quelque chose, quelqu’un ou un événement se situant dans le futur ». C’est ce sens du mot que j’envisagerai ici.

Cette définition peut déjà attirer quelques précisions complémentaires. Tout d’abord il s’agit ici d’une action assez particulière. En effet, si elle peut servir de moteur à d’autres actions plus visibles, elle est avant tout une action, un geste, intérieur. Il s'agit de tourner son attention vers un futur hypothétique et espéré. Ensuite, une attente peut être positive (Auquel cas on souhaite que « quelque chose » advienne) ou négative (Auquel cas on souhaite que « quelque chose » ne se produise pas).


De plus, une attente, peut se réaliser, ne pas se réaliser et toutes les nuances de gris (Sans verser dans le sado-masochisme pour la ménagère de moins de 50 ans) entre ces deux pôles. Enfin, à la source d’une attente, il y a, de manière plus floue, plus large et plus fondamentale, un désir. Ceci étant posé, quels peuvent être les effets de ces attentes ? Illustrons grâce à un exemple concret: « j’aimerais changer de travail ». La « chose » sur laquelle notre attention se porte est alors un changement professionnel futur. Des jugements, des pensées pourront alors s’accrocher à la locomotive de cette attente pour l’étoffer. Pour simplifier l’infinité de développement envisageables, on pourrait différencier artificiellement quelques développements possibles... Première possibilité, la pensée « J’aimerai devenir enseignant, c’est un beau métier ! » pourrait s’accrocher à la locomotive de la première pensée. Ensuite, les wagons pourraient être : « Ca risque d’être compliqué », « C’est mal payé comme travail », « Et si je tombe dans une école difficile ? », « Et si les élèves sont méchants et me jettent des projectiles divers et variés ? », « Et si, une fois assommé, ils me découpent en petit morceaux, me font cuire et me mangent pendant la récré ? » Pourraient naître alors une ou plusieurs émotions, dans mon exemple, probablement autour de la peur. La peur cette « petite mort qui conduit à l’oblitération totale (*) » du désir.


A mon avis, nier systématiquement ses désirs, ses attentes à cause de la peur ne peut pas être une solution viable, ne fût-ce que parce que cela entraine d’autres émotions comme frustration, colère, tristesse,… Ces émotions peuvent être renforcées par des pensées étant elles-même influencées par l’état émotionnel né de l’absence de concrétisation de ses attentes… On voit bien le cercle vicieux… Et on sait depuis un petit temps maintenant que ce genre d’état émotionnel, si il n’est pas géré, peut, à la longue, venir s’inscrire en tant que maux dans le corps (**). Stress, épuisement, maladies, compensations diverses. Les émotions se cristallisent en nous. De plus, mais il s’agit là d’une croyance personnelle, le désir authentique (Vaste notion!) fait partie d’un processus qui vise à nous faire évoluer. Il serait donc dommage de l’oblitérer complètement.


Autre alternative, l’attente peut mener à un autre type de pensées, plus constructives. Des pensées visant à mieux définir cette attente pour se motiver à la concrétiser. Faire croître son désir. Si on reprend l’ exemple d’au dessus, les wagons suivants pourraient être « je voudrais être enseignant », « Enseignant dans une bonne école », « Que les élèves boivent mes paroles qui les rendraient plus intelligents », bref, « Je voudrais être comme Robin William dans le cercle des poètes disparus ». Dans cette possibilité là, soit ça fonctionne (Et il y a alors fort à parier que cette attente là correspondait à un « désir authentique »), soit ça ne fonctionne pas du tout. Et, bien sûr, à nouveau, il y a toutes les nuances de gris entre ces deux pôles car le blanc ou le noir purs sont assez rares dans la réalité.


Certaines personnes sont tout à fait capables de gérer les situations où leurs attentes ne sont pas en adéquation parfaite avec la réalité. Ces personnes peuvent affiner leurs attentes grâce au feed-back du réel, trouver la beauté dans l’inattendu ou dans la réalisation incomplète,... D’autres n’y arrivent pas. D’autres encore peuvent le gérer mais pas tout le temps ou pas dans tous les cas. Quand cette gestion ne fonctionne pas, il peut alors y avoir frustration, colère, tristesse et tout le cercle vicieux que nous avons déjà relevé plus haut et qui peut nous mener à voir du gris foncé voire du noir là où, en réalité, on est plutôt dans des nuances de gris clairs.


Bon, ok. Tant mieux pour ceux qui peuvent y arriver mais quand on y arrive pas on fait quoi ? Il n’y a certainement pas qu’une solution mais, personnellement, je trouve que les « états de conscience modifiée » sont une piste intéressante. D’abord, pour moi, le terme « états de conscience modifiée » regroupe différents types de pratiques ou d’états. Le « point d’assemblage » (***) peut être déplacé dans bien des directions. On peut, par exemple, relever l’hypnose, la méditation, l’état de flow dans les pratiques physiques ou la musique, la transe, le rêve,… Et bien d'autres que j'oublie ou que je ne connais pas.


Je ne vais pas essayer de définir ce qu’est un état de conscience modifiée ici. Ce serait assurément intéressant mais aussi ardu et long. Je ne parlerai que de méditation et d’(auto-)hypnose qui sont ce que je connais le mieux (Par expérience vécue) dans ce vaste champs de connaissance. La méditation comme pratique régulière peut, par exemple, aider à diminuer le nombre de wagons qui s’accrochent les uns aux autres dans le train des pensées. Cela peut aider à avoir des attentes plus flexibles. Des intentions plus que des attentes. Dans notre exemple, l’intention serait « Je veux changer de travail », tout commence de là. C’est à partir de là qu’il faut être attentif, tourner son attention vers le présent et plus vers le futur pour pouvoir être ouvert aux différentes destinations, parfois insoupçonnés, où cette intention peut nous mener.


Ca tombe bien, la base (Et les bases c’est souvent le plus important) du travail méditatif consiste à tourner son attention vers le présent. Cela peut aussi aider à ne pas entretenir d’états émotionnels néfastes avec ses pensées mais plutôt à considérer ces états émotionnels comme une information importante. L’hypnose et l’auto-hypnose peuvent, eux, servir à sortir des cercles vicieux envisagés ci-dessus de bien des manières. En envisageant les choses sous un autre angle, en utilisant des ressources personnelles qu’on avait pas encore mises en branle, en acquérant de nouvelles ressources, en se responsabilisant, en « ramollissant » des jugements ou des émotions cristallisées. On va se servir ici d’intentions pour relâcher, ramollir, faire fondre toutes ces constructions rigides dans lesquelles l’inadéquation entre des attentes trop rigides et la réalité toujours mouvante nous enferme. Notons que cela peut aider à moins ressasser et à mieux tourner son attention vers le présent...


Enfin, méditation et hypnose, peuvent servir à mieux se connaître et, donc, à « raffiner » son désir jusqu’à ce qu’il soit, pour chacun, un désir « authentique », un désir qui corresponde à ce que l’on est profondément. Ce qui suppose une acceptation de ce que l’on est.


Puissions-nous tourner notre attention vers le présent et notre intention vers ce que nous sommes déjà en vue de notre évolution!


(*) « Je ne connaîtrais pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. » Dune, F. Herbert


(**) Par exemple : https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-sante-solution-interieure-705/page/3/ mais ce n’est qu’un point de départ si le sujet vous intéresse.


(***) Voir les livres de Carlos Castaneda, ce qui y est raconté est, pour moi, une métaphore très intéressante décrivant un travail d'évolution

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